Nous repartons vers le dernier col de ce trek, celui de Campa à 5000 m. Pour le moment nous sommes dans la vallée, c’est relativement plat, super, cela permet de se mettre en jambe tranquillement. Nous croisons 3 femmes indiennes jouant aux cartes, elles sont très souriantes, c’est assez rare au Pérou car les péruviens sont assez fermés en général, j’ai fait très peu de photos où les personnes sourient, même les enfants d’ailleurs. Elles, nous accueillent toutes dents dehors, c’est agréable, l’une d’elles veut nous montrer qu’elle fait du cheval, ce ne fut pas très convaincant. Ceux sont les seules personnes, non berger, que nous rencontrerons durant tout ce trek. Normalement nous devions, d’après notre guide, rencontrer des indiens du village de Jampa, dont la particularité est d’être vêtus d’habits rouges, nous n’en n’aurons qu’un petit échantillon à travers cette rencontre.
Nous poursuivons notre marche, là ça commence à monter, mais pas trop raide, les arrêts pour reprendre le souffle sont moins fréquents, les pieds arrivent à se soulever du sol, mes crampons de chaussures sont contents, ils n’ont plus à racler le sol. Le ciel est toujours bleu, le soleil présent, en face de nous de superbes massifs nous invitent à se rapprocher d’eux, ceux sont les massifs des Très Picos et de Jatunhuma. La montée se fait un peu plus raide, mais rien à voir avec celle d’hier, dont la fin était plus raide. Le seul problème c’est que l’on monte avec en ligne de mire un col que l’on croit être celui à atteindre, et au fur et à mesure que l’on s’en rapproche, on s’aperçoit avec douleur que le chemin continu à monter, là le moral tombe dans les chaussettes, les pieds n’avancent plus et ceux qui ont l’ouïe fine m’entendent employer tout le verbiage, non académique que je connais, ça n’avance à rien mais cela me fait parfois du bien.
Enfin nous arrivons au col Campa (5000 m), dernière épreuve de ce trek difficile mais combien fabuleux par la beauté et la diversité de ses paysages. Nous immortalisons une nouvelle fois ce moment par moult photos. Je pensais en avoir fini avec les montées, mais non je vois le chemin qui descend un peu et remonte pour passer un autre col à peu près à la même hauteur. Intérieurement je me transforme en capitaine Haddock, dans ses plus beaux jours. Mais bon je me dis que ce sera certainement le dernier.
Yes, arrivés à ce col le chemin descend enfin dans la vallée, je n’ai plus qu’à souhaiter que ce soit réellement cette direction que nous prendrons, mais bon pour le moment je profite de cette descente et des splendides paysages qui nous entourent. Après le déjeuner, nous prendrons un superbe chemin en balcon, plat, ouvrant la vue sur la vallée avec des lacs au pied des massifs, aux couleurs allant du gris au vert en passant par diverses nuances, je prends des photos et pour l’une d’entre elles, des larmes sortiront sans que je puisse les retenir, tellement cette beauté me touchait aux tréfonds de mon être. Que la nature est belle quand l’homme ne vient pas s’en mêler, c’est magnifique. Jusqu’à présent les paysages d’Islande étaient ce que j’ai pu voir de plus beau, mais là je crois que ceux du Pérou sont en train de prendre la pôle position.
La journée tire à sa fin est quand je vois les maisons apparaîtrent, je pense que l'arrêt est proche, d’autant plus que le soleil étant encore haut et que dans ce village il y a une source chaude dont on pourra pleinement profiter.