2 février : Hannah Point, île Livingston (Lat 62°39’S - Long 60°37’W) Baie des baleines, île de la Déception (Lat 62°59’S - Long 60°34’W)
Hannah point tient son nom d’un navire qui fit naufrage dans la zone en 1820. A ce moment nous sommes content que le notre s’appelle « l’ Ushuaïa ». Le temps est toujours couvert, vent froid, nuages et crachin font partie de notre quotidien parfois ils font une action de force en se présentant ensemble, mais le plus souvent ils préfèrent varier les plaisirs et s’enchaînent avec des temps morts pour nous donner espoir.

Sur ce site il y a presque toute la faune que l’on peut voir en Antarctique : manchots d’Adélie, Papous, à Jugulaire ainsi que les rares Gorfous ou « macaronis », Eléphant de mer, Loutre, pour les oiseaux les Pétrels, Albatros, Chionis, Mouette de varech, Sterne, Cormoran. Les manchots Gorfous étaient annoncés comme étant très rares sur l’île, une vingtaine de spécimens. Donc concours fut ouvert à celui ou celle qui en verrait le premier. La chance nous sourit car nous pûmes en apercevoir 3 spécimens. Ils sont en effet très particuliers les Gorfous avec leurs mèches jaunes-orangées et leurs yeux rouges. Nous marchons sur la plage à la recherche de fossiles en évitant les os de baleines assez nombreux à cet endroit, et une bande d’éléphants de mer en train de paresser ou de se tenir chaud c’est au choix. Poséidon n’a pas du apprécier notre chance d’avoir aperçu des gorfous, nous devons, pour retourner sur le bateau, lui payer tribu en affrontant des vagues qui donnaient l’impression que seulement l’hélice du zodiac était dans l’eau ou que le nez de ce dernier tentait désespérément de toucher les nuages si bas à la verticale de nos têtes, Eole étant d ‘ailleurs venu prêter main forte à son Père. Quel esprit de famille ces dieux !
Arrivés sur le bateau, trempés, glacés et très contents que la traversée fut de courte durée, nous appréciâmes à leur juste valeur les collations chaudes qui s’impatientaient de notre retour.
Poséidon n’étant pas facile à calmer, il nous envoya de forte rafale de vent atteignant 40 nœuds, durant tout le trajet de liaison et jusqu'à ce que l’on se mette à l’abri dans la baie de l’île de la déception, notre second sortie de la journée.


Nous débarquons sur l’île vers 15h30. L’île est en fait un ancien volcan. Sur la plage de sable noir nous pouvons observer les ruines de maisons et de barques en bois des anciens pêcheurs de baleines Norvégiens qui avaient fondé une station baleinière à l’intérieure de la baie de 1911 à 1931. Nous avons pu également voir le résultat de l’activité volcanique qui a partiellement enseveli la station Britannique existante de 1943 à 1969 et dont les vestiges sont malheureusement trop présents sur le site.

Les plus courageux (dont nous fûmes) purent monter jusqu'au beuglement de Poséidon (eh oui toujours lui, nous sommes dans son royaume tout de même) où nous pouvions avoir d’une part la vue sur la baie et sur la mer. L’endroit, ruines métalliques à part, a un certain charme. Les montagnes dont certains sommets sont enneigés participe certainement à la beauté du lieu. Cadeau supplémentaire, pour la première fois depuis notre départ le soleil fait son apparition sous la garde étroite des nuages encore nombreux et les couleurs du site se dévoilent pour notre plus grande joie. Pendant que nous visitions l’île, l’équipe d’animation nous réserva une surprise. Il creusèrent dans le sable un large trou qui se remplit rapidement d’une eau chaude preuve que le volcan n’était pas une histoire pour touristes. Certains n’auront aucun scrupule à en abuser. La vue de ce moment de plaisir bruyamment exprimé ne fit qu’accentuer la colère de Poséidon quelque peu calmée par la visite de sa fenêtre, et le retour au bateau fut un « bis répétita » de celui de la matinée soleil en plus.

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