Voilà, le GR20 est bouclé, notre objectif a été atteint et notre odyssée se termine. Nous l'avons accompli en 15 étapes comme le prévoit le topo, pas un jour de plus ou de moins, de tout façon, nous étions physiquement incapables de doubler une ou des étapes, comme d'autres l'ont fait.

Nous avons parcouru environ 180 km, comme l'indique le panneau de Conca, sur la ligne de partage des eaux. Le dénivelé positif cumulé de l'ensemble du parcours dépasse les 10 000 mètres, impressionnant non !.. Et autant en descente .... Nous l'avons bien fêter dans la maison que nous ont gentiment prêtés nos amis Françoise et Olivier, à proximité de la plage de Roccapine.

C'est une sacrée expérience à vivre, physiquement et mentalement d'abord, humainement ensuite car durant le périple nous avons rencontré des personnes au gré de nos haltes aux refuges avec qui nous avons fini par lier connaissance, comme Françoise, une vosgienne qui faisait le GR toute seule, Jean-Noël, un Corso-Lyonnais comme il se dénommait ou encore Valérie et Monique deux grenobloises qui s'attaquaient pour la deuxième fois au GR, elles devront abandonner pour cause de claquage à 4 jours de l'arrivée.

Alors le GR20 est-il dur ? Oui sans conteste, mais pas irréalisable, même pour des personnes qui comme moi, sont ni sportives, ni préparées. En fait je pensais souffrir plus que cela, mon mental a tenu le choc et du coup le physique a pu résister. Cela ne veut pas dire que je n'étais pas fatigué, certes durant les moments difficiles je l'étais mais le lendemain je repartais sans fatigue, est-ce le traitement spiruline qui officiait ? Je ne peux vous le certifier, en tout cas je me suis étonné moi même. Pour moi, le plus dur sur ce GR fut le terrain très accidenté par lequel nous avons du passer, notamment lors des descentes.

Par quel côté faut-il faire le GR, le nord ou le sud ? Je ne me prononcerai pas sur cette question, simplement nous n'avons absolument pas regretté de l'avoir fait par le nord car les cinq premières étapes ne sont pas faciles, et je me voyais mal les faire en fin de parcours. Cela ne veut pas dire que la partie sud soit facile, je ne pense pas, mais sa difficulté est différente, moins technique, moins alpine peut-être.

Et les paysages du GR20 ? Alors là, je suis un peu moins enthousiasme que la plupart des randonneurs qui les trouvent extraordinaires. Pour moi, en dehors du cirque de la solitude et des massifs de Bavella qui sont beaux, les autres ne m'ont pas fait vibrer, j'avais un sentiment de déjà vu, mais c'est mon point de vue qui ne sera vraisemblablement pas partagė par beaucoup d'entre vous.

L'infrastructure des refuges permet maintenant de faire le GR20 plus léger. En effet, chaque refuge met à disposition des randonneurs des plaques de gaz, des casseroles, des assiettes et des couverts donc pas besoin d'emporter sa popote et son gaz. De plus, sur le site Internet du parc, vous pouvez réserver des tentes Quechua et matelas. En règle générale, ces dernières vous attendront montées aux meilleurs emplacements des refuges.

Et là, je pousse un petit coup de gueule, car, que le parc veuille faciliter l'accès au GR, en proposant ce service pour alléger les sacs, très bien, mais que les meilleurs emplacements soient réservés à ceux qui font le moins d'effort, là je ne suis pas d'accord. De plus, pourquoi avoir choisi pour ces tentes une couleur bleu qui fait tâche dans le paysage d'un parc, d'autant plus qu'il en existe des vertes, couleur s'intégrant mieux aux sites naturels.

Autre sujet de mécontentement, les sanitaires. Le parc devrait s'attaquer à cette thématique car ces derniers sont pour la plus part d'entre eux "limites" au niveau de l'hygiène. Quelle mauvaise image nous donnons aux étrangers, de plus en plus nombreux, à faire le GR20. Les représentants du parc devraient aller faire un tour en Islande et prendre exemple sur ce que fait ce pays.
Je ne parle pas de l'eau que l'on trouve dans les douches des refuges, durant notre tour des Annapurnas, nous avions des douches tièdes, sur le GR20 elles sont glacées. Cherchez l'erreur...
Que dire aussi de l'environnement immédiat de certains refuges, où gisent des poubelles éclatées, des gaziniéres abandonnées etc....loin de ce que l'on peut attendre du label parc régional naturel.

Mais en dehors de cela, le GR20 est une très belle expérience que tout randonneur se doit de vivre.


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